Condition n°10 :
L’absence de contestation de la part du disciple envers Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه.
Commentaire :
Si l’on établit que Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه est le représentant de l’ordre du Prophète صلى الله عليه وسلم, et que le Prophète est le représentant de l’ordre d’Allâh سبحانه و تعالى, alors le fait de contester ou critiquer les actes, paroles ou décisions de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه revient par voie de fait à contester les décisions divines. Le disciple doit donc se réformer pour accepter ce qui provient de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه comme étant en réalité ce qui provient d’Allâh à travers Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه. Il en va de même pour les héritiers authentiques de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه, qui sont les représentants de son ordre. Ils sont ceux que l’on appelle « chouyoûkh (pl. de chaykh) ».
Ainsi, le disciple doit s’abstenir de contester, critiquer ou encore douter de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه concernant les affaires du disciples comme celles du chaykh.
Concernant le disciple, il est tel un assoiffé en plein désert dont le manque de clairvoyance lui empêche de savoir que les oasis qu’il croit apercevoir ne sont en fait que des mirages. Ces mirages sont en réalité une matérialisation des désirs de son âme passionnelle (nafs). Peu importe à quel point ils semblent réels, ils ne restent que des mirages, et emprunter la voie pour y arriver ne mène nulle part ailleurs que dans un désert toujours plus aride. Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه , quant à lui, connait parfaitement le chemin qui mène au véritable oasis, tout comme il sait comment l’âme passionnelle du disciple le remplit d’imaginations vaines. Par conséquent, il doit savoir que les interdictions, privations et reproches, ou au contraire, les ordres, recommandations et encouragements de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه n’ont d’autre but que de le détourner de l’emprise de son âme passionnelle pour le mener à la vérité. S’il le conteste en cela, il s’abandonne alors aux caprices ravageurs de son âme.
Concernant Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه lui-même, il est un réceptacle des attributs prophétiques et des manifestations divines. Pas un de ses actes, pas une de ses pensées ne sauraient être être en opposition à la bienséance divine. Son éveil et son repos sont une adoration et une soumission au Seigneur des Mondes سبحانه و تعالى, ses mouvements et immobilités sont une révérence et une déférence envers Maitre de l’existence صلى الله عليه وسلم. Le disciple doit considérer cela pour ne pas porter atteinte à Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه à cause d’une mauvaise interprétation d’actes qu’il ne saurait comprendre. Il ne doit jamais le critiquer, le contester, ni le reprendre. Il doit pour cela s’astreindre à déceler le côté divin de Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه et délaisser son côté humain. S’il ne cesse de le voir comme un simple être humain, il le contredira en son for intérieur dès que Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه agira en opposition avec sa vision limitée des choses, même s’il ne le manifeste pas extérieurement. A ce propos, Chaykh Ahmad At-Tijânî رضي الله تعالى عنه a dit :
« Quant aux objections verbales ou intérieures, elle sont le glaive aiguisé qui tranche le lien qui lie le disciple au chaykh. »
Et c’est Allâh qui accorde le succès.