« Serez-vous jaloux des gens pour ce qu’Allâh leur a octroyé par Sa grâce ? »[An-Nisâ’ /54]
La jalousie est l’une des émotions les plus négatives qu’un homme puisse avoir envers son prochain. Cela le rend désireux d’abandonner les autres et heureux quand il les voit en échec. La jalousie (hasad) a été qualifiée de maladie de du coeur et elles est le feu qui détruit la foi. Le prophète Mohammad (paix et salut d’Allah sur lui) a parlé très clairement de la nature insidieuse de la jalousie et a demandé à ses compagnons de s’en méfier car il détruirait les bonnes actions tout comme le feu détruisait le bois.
Le chaykh al-Mardâsî a dit dans son commentaire du Moukhtasar al-Akhdarî :
« En mentionnant la jalousie (hasad), l’auteur entend par là le type de jalousie interdit, qui est le fait que le cœur souhaite la disparition du bienfait accordé à celui que l’on jalouse, pour se le voir accordé à soi-même. D’entre deux jalousie, celle-ci est la moindre. Le pire des deux jaloux est celui qui souhaite la disparition du bienfait sans pour autant se le voir accordé.
Les fondements de l’interdiction de ce type de jalousie sont le Qour’ân, la Sounna et l’unanimité des savants. Est extrait du Qour’ân, Sa parole : « Et contre le mal du jaloux lorsqu’il jalouse », ou encore Sa parole : « Serez-vous jaloux des gens pour ce qu’Allâh leur a octroyé par Sa grâce ?», ou bien encore Sa parole : « Et ne désirez pas ce par quoi Allâh a favorisé les uns par rapport aux autres ». Quant à la Sounna, on y trouve la parole du Prophète : « Ne soyez pas jaloux les uns des autres, ne vous détestez pas, et soyez, ô esclaves d’Allâh, des frères. » Les savants sont du reste unanimes sur son interdiction. Quant au type de jalousie permis, c’est celui que l’on appelle la réjouissance (ghibta). C’est voir en son frère une condition louable et souhaiter se la voir accordée à soi-même sans que l’autre en soit dépourvu. Le Prophète a dit au travers du hadith : « Il n’y a pas de jalousie à avoir sauf pour deux cas : un homme à qui Allâh a fait don du Qour’ân, et qui le récite pendant la nuit et aux extrémités du jour ; puis un homme qu’Allâh a pourvu de biens, qu’il dépense pendant la nuit et aux extrémités du jour », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de bonne jalousie sauf dans ces deux cas.
La jalousie est la première désobéissance commise sur Terre, lorsqu’Ilblîs se montra jaloux d’Âdam. Parmi les signes de jalousie figure la médisance sur la personne jalousée et la réjouissance de le voir tomber dans le péché. Le jaloux ne cessera jamais d’être attristé et préoccupé, comme celui qui subit l’injustice, alors qu’il en est l’auteur. La jalousie interdite empêche par ailleurs la bonne compréhension. Ainsi, Soufyân ath-Thawrî disait : « Ne sois pas jaloux, tu seras vif d’esprit ».