Sache que le mot « sayyid » s’emploie pour désigner l’homme qui gouverne son peuple, ou qui a un rang éminent parmi les siens, ou encore l’homme de mérite ou le chef. On peut également appeler ainsi l’homme magnanime qui ne s’emporte pas dans la colère, ainsi que l’homme généreux, l’époux etc. Un grand nombre de hadiths attestent de la légitimité de ce terme, appliqué aux gens de mérite.
Ainsi, nous rapportons du Sahîh d’al Bukhârî ce récit d’Abû Bakra – qu’Allâh l’agrée – :
« Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) monta en chaire avec son petit-fils al-Hasan b. `Alî – qu’Allâh agrée le père et le fils – et prononça ces mots : Mon fils ici présent est un seigneur (sayyid). Il se peut qu’Allâh – exalté soit-il – réconcilie, par son intermédiaire, deux groupes de musulmans. »
Nous rapportons dans les Sahîhs d’al Bukhârî et de Muslîm ce hadith transmis par Abû Sa`îd al-Khudrî – qu’Allâh l’agrée – :
« A l’arrivée de Mu`âdh qu’Allâh l’agrée – l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) dit aux Médinois : Levez-vous [pour l’arrivée] de votre seigneur : » ou « levez-vous pour le meilleur d’entre vous ! »
Non trouvons dans le Sahîh Muslîm que selon Abû Hurayra – qu’Allâh l’agrée – :
« Sa`d b. `Ubada – qu’Allâh l’agrée – demanda à l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) : quand un homme trouve sa femme avec un autre homme, doit-il le tuer ? » Puis le hadith se poursuit jusqu’au passage où il est dit : « L’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) leur conseilla : Voyez ce que dit votre maître (sayyidukum) [à ce sujet]. »
Il y a maintenant d’autres hadiths qui interdisent l’usage de ce vocable, tel ce hadith de Burayda – qu’Allâh l’agrée – extrait des Sunans d’Abû Dâwûd, avec une chaîne de transmetteurs authentifiée :
« L’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit : Ne dites pas à l’hypocrite monsieur (ou ne dites pas de l’hypocrite qu’il est un seigneur !), car même s’il est réellement seigneur, vous avez provoqué la courroux de votre Seigneur – exalté soit-Il -. »
Voici selon moi comment il est possible de concilier ces hadiths : il est admis de nommer quelqu’un monsieur ou monseigneur s’il s’agit d’une personne de mérite, un savant, un homme de vertu etc. Mais quand il s’agit d’un libertin, d’un homme à la foi suspecte ou connu pour tout autre défaut, cela est alors déconseillé. Nous avons déjà rapporté une position similaire de la part de l’imâm Abû Sulayman al-Khattabî dans ses « Ma`âlim al-Sunan ».
[Kitâb al Adhkâr, Imâm al Nawawî]
Le Shaykh, Sayydina Ibn `Ata Allâh al Iskandarî (qu’Allâh l’agrée) mentionne dans son ouvrage Miftah al Falah, à propos de l’utilisation du terme Sayyidina dans la salât `ala nabî :
« Prends garde de ne pas négliger la prononciation du mot Sayyid (maître), car il contient des mystères qui apparaît à celui qui persévère dans cette invocation. Lorsque ce mystère émerge et se manifeste, le disciple progresse alors vers une invocation plus élevée que la précédente. Il invoque en disant :
Ô Allâh bénis Ton Bien-Aimé, notre maître Muhammad
Allâhumma salli `alâ habîbika sayyidina Muhammad
L’invocation l’attache au Créateur, au-dessus des êtres créés, le distinguant par les degrés d’amour les plus élevés. Cependant afin d’avancer vers les degrés les plus élevés, le disciple doit avoir l’intention accompagnée d’une ferme résolution. »
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